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CONCERT BEETHOVEN - Les Archets d’Albagnan

Concert

CONCERT BEETHOVEN

Les Archets d’Albagnan

 

27 novembre 2021

20 h 30

Plein tarif : 16,00 € ; tarif réduit 12,00 € ; moins de 18 ans et élève de l’école de musique et de danse 5,00 €

Pôle Culturel et Associatif

25 place Honoré Combe

45320 Courtenay

reservationpca@courtenay45.com

02-38-97-34-95

 

Les Archets d’Albagnan

Laurence MARTINAUD, violon

Michel POZMANTER, alto

Christophe COIN, violoncelle

Joël SOICHEZ, pianoforte

Suite à l’indisponibilité de la violoncelliste Annabelle BREY, nous avons l’honneur et le plaisir d’accueillir le très grand violoncelliste Baroque Christophe COIN.

 

Les Archets d'Albagnan

Les Archets d’Albagnan interprètent le trio en mi bémol majeur du maître. En programmant également le quatuor avec piano, Les Archets complètent leur intégrale des quatuors et des trios à cordes, initiée en 2009 dans le cadre de rendez-vous de musique ancienne à Chilly-Mazarin.

Le pianiste Joël SOICHEZ, spécialiste du jeu sur claviers anciens, se joint aux Archets, pour restituer toute la rhétorique des sonorités recherchées par Beethoven, les cordes en boyau dialoguant avec un pianoforte viennois de 1790 restauré par Olivier FADINI.

 

Laurence Martinaud, violon

Formée au violon baroque auprès de Patrick Cohën-Akénine, Laurence Martinaud joue sur instruments d’époque dans des ensembles prestigieux dédiés aux musiques anciennes, tels que le Concert de la Loge (Julien Chauvin), les Folies Françaises (Patrick Cohën-Akenine), le Poème Harmonique (Vincent Dumestre), Les Epopées (Stéphane Fuget).

Elle a participé à de nombreux enregistrements, notamment l’intégrale des symphonies Parisiennes de Haydn avec le Concert de la Loge et tout récemment les motets de Lully avec Les Epopées.

Co-fondatrice de l’association Mus’Art 91, elle est aujourd'hui 1er violon et directrice artistique de l’Orchestre Baroque de l’Essonne, ainsi que fondatrice des ensembles Bella Donna (musique médiévale), Les Dessus Indiscrets (musique baroque), Quatuor Zimmersheim (intégrale des Quatuors de Beethoven) et Les Archets d'Albagnan.

Passionnée de pédagogie, Laurence Martinaud enseigne le violon au Conservatoire de Musique et de Danse du Tarn et intervient pour la préparation au diplôme d'Etat au Pôle Sup’93.

 

Michel Pozmanter, alto

Chef d'orchestre et altiste, Michel Pozmanter s'est formé auprès d'Alain Pélissier et du quatuor Manfred pour l'alto, auprès de Nicolas Brochot puis Claire Levacher au Conservatoire National Superieur de Paris pour la direction d'orchestre.

Chef et altiste de l’ensemble Aleph, sa passion pour la création et le répertoire contemporain l'amène à fonder en 2005 avec le violoncelliste Christophe Roy l’ensemble Nomos.

 Il a travaillé auprès de compositeurs tels que Emmanuel Nunes, Mauricio Kagel, Bernard Cavanna, Alain Bancquart, Klaus Huber, Georges Aperghis, Gilbert Amy, Peter Eötvös, Vinko Globokar… 

Il a dirigé des formations telles que l’Opéra de Reims, l’atelier XXe siècle du CNSM de Lyon, le Jungendoper de Dresde, l’Ensemble Uusinta de Helsinki, l'ensemble Slowind de Ljubljana, l'Orchestre Symphonique Départemental de l'Aisne, le consort de violes Sit Fast, l'Instant Donné…

En tant qu'altiste, il s'investit dans d'ambitieux projets, comme l'intégrale des quatuors de Beethoven sur instruments d'époque, ou plus récemment l'intégrale des quatuors de Haydn au sein du quatuor Lugha.

Michel Pozmanter est chef d'orchestre et professeur de musique de chambre au conservatoire départemental de Gennevilliers, et dirige depuis 2011 "La Symphonie du Trocadero", orchestre amateur parisien.

 

Annabelle Brey, violoncelle

Premier prix de violoncelle et de musique de chambre du CNSM de Paris, elle joue dans les grands orchestres tel que l'Opéra de Paris, l'Orchestre National de Bordeaux Aquitaine, la Chambre Philharmonique et les Siècles avant de se consacrer à la musique de chambre.

Elle pratique son art au sein d'ensembles multiformes lui permettant d'aborder le répertoire de l'époque baroque jusqu'à nos jours.

Elle enseigne au CRD de Saint Germain en Laye.

 

Joël Soichez, pianoforte

Reconnu pour sa polyvalence stylistique et technique, Joël Soichez travaille en tant que chef d’orchestre, chef de chant, chef de chœur, pianiste ou continuiste pour les orchestres Les Siècles, Les Arts Florissants, l’Orchestre de Chambre de Paris, l’Ensemble Intercontemporain, l’Ensemble Aleph…ainsi que sur plusieurs productions d’opéras pour le Théâtre des Champs-Elysées, l’Opéra-Comique, la Philharmonie de Paris, les opéras de Lille, Dijon, Marseille, Lausanne…

En 2014 il devient intervenant pédagogique à la Philharmonie de Paris dans de nombreuses activités liées aux pratiques collectives et assure notamment la direction de plusieurs orchestres du projet Démos.

Passionné par les pianos historiques, il travaille étroitement avec l’atelier d’Olivier Fadini à la valorisation des pianos classiques et romantiques et fonde avec lui «  Les Concerts d’Emilia », dont le but est de promouvoir l’interprétation des œuvres sur les instruments de leur époque.

En 2020 Joël Soichez assistera François-Xavier Roth pour Béatrice et Bénédict de Berlioz à l’Opéra de Cologne.

Le programme

Ludwig van BEETHOVEN

Trio op. 3 en mi bémol majeur

Six mouvements, 40 min

Allegro con brio
Andante
Menuetto (allegretto)
Adagio
Menuetto (moderato)
Finale : Allegro

Quatuor avec piano op.16 en mi bémol majeur

Trois mouvements. 25 mn.

Grave – Allegro ma non troppo
Andante cantabile
Rondo : Allegro ma non troppo

Pour en savoir plus : 

Apparu au 18ème siècle, le trio à cordes ne connut jamais l’engouement suscité par le quatuor. Plus difficile à équilibrer, l’agencement à trois voix semble avoir tenu à distance la plupart des compositeurs. Le jeune Ludwig van Beethoven n’hésite pas à s’affranchir des enseignements qu’il reçoit pour explorer cette forme peu utilisée, exploitant magistralement les sonorités et les possibilités expressives des trois instruments.

Beethoven compose le Trio à cordes opus 3 à Bonn en 1792. En novembre de cette même année, à l'âge de vingt et un ans, il quitte sa ville natale pour Vienne, avec la protection du prince électeur Max-Franz afin d'étudier auprès de Joseph Haydn. Vienne est alors la capitale de la musique occidentale, et Beethoven séduit le public viennois par sa virtuosité pianistique et son talent d'improvisateur.

Le Trio opus 3 est complètement refondu en 1796 et publié en février 1797 chez le grand éditeur viennois Artaria. Haydn disait alors au compositeur naissant : " Vous avez une abondance inépuisable d’inspiration, vous aurez des pensées que personne n’a encore eues, vous ne sacrifierez jamais votre pensée à une règle tyrannique, mais vous sacrifierez les règles à vos fantaisies ; car vous me faites l’impression d’un homme qui a plusieurs têtes, plusieurs cœurs, plusieurs âmes. "

Ce Trio fait preuve d’une grande originalité formelle et stylistique. La structure en six mouvements rappelle le Divertimento en mi b majeur de Wolfgang Amadeus Mozart qui vient d’être publié en 1792. On y retrouve les deux menuets/trios encadrant un quatrième mouvement lent. Mais sur le plan de la forme et de l’inventivité rythmique, tout s’en éloigne. La proportion des mouvements, très inhabituelle pour l’époque, permet de longs développements comme on l’entend dans le premier mouvement, avec une « fausse reprise » en Fa mineur qui ouvre sur une très longue reprise de près de quarante mesures…

Dès l’âge de 15 ans, Beethoven s'essaie au quatuor avec piano, forme elle aussi, très peu usitée. Les trois premiers furent composés en 1785, presque en même temps que ceux de Wofgang Amadeus Mozart, mais ne furent publiés qu’après la mort du compositeur, en 1832. Plus tardif, cet opus 16 est en fait une transcription, de la main du maître lui-même, de son Quintette pour piano, clarinette, hautbois cor et basson créé à Vienne en 1797. Les deux versions du quintette furent publiées ensemble en 1801 sous le même numéro d’opus.

De façon générale, l’œuvre s’apparente à une sorte de concerto de chambre pour piano, dans la lignée du piano mozartien. La plupart du temps, ce dernier joue la voix principale, accompagné par le trio. Les séquences pianistiques, comme improvisées, rappellent quel immense improvisateur fut Beethoven, célébré comme tel par ses contemporains. Le mouvement central reprend le thème de l’aria de Zerline du Don Giovanni de Mozart, pour le varier ensuite et l’approfondir. Le rondo final, dans son caractère allègre d’un final de concerto, évoque avec panache le monde de Mozart...

Cette répartition des rôles peut étonner aujourd’hui, le piano étant considéré de nos jour comme l’instrument accompagnateur par excellence. Mais cela correspond bien à l’esprit dans lequel a été développé le pianoforte.

Le pianoforte

Né à la fin de 17ème siècle en Italie grâce à l’imagination du facteur de clavecin Bartoloméo Cristofori, l’instrument connut un réel engouement à la fin du 18ème siècle. Au départ, il s’agit de trouver un moyen d’augmenter les capacités expressives du clavecin, qui ne permet pas de varier les nuances (piano = doux / forte = fort).

L’inventeur s’inspire du cymbalum, très présent dans les pays de l’est, et du clavicorde dont les marteaux viennent coincer la corde contre le chevalet (ce qui permet les nuances mais produit un son moins puissant que celui du clavecin). Il met au point un mécanisme permettant d’atteindre un niveau sonore bien supérieur à celui du clavecin, et surtout de varier ce dernier en fonction de la vitesse de frappe.

Dans les années 1720, Johann Gottfried Silbermann reprend l’idée de ce gravicembalo col piano e forte et perfectionne le système, qui commence à se développer en Allemagne et en Autriche, puis après la guerre de sept ans (1756 - 763) en Angleterre et en France.

Pour restituer la chaleur du son et la qualité de dialogue entre le clavier et les cordes en boyau, Joël joue ce soir sur un pianoforte viennois de 1790, très proche de celui qu’utilisait le jeune Ludwig van Beethoven.